“Tu sais Valérie, plus tard je voudrais être sikerei *”

Nous sommes assis dans la forêt, Bernadus vient “tout simplement” de monter décrocher des durians à plus de 25 mètres au moins du sol, tel un acrobate, avec aisance et fluidité ! Et là, ce jeune papa me fait part de son choix de vivre dans la forêt comme ces deux autres frères sur les sept de la fratrie. Il m’explique qu’il construit seul sa uma (la maison familiale) sous les conseils de son grand père, le chamane Cuki et qu’ensuite il commencera à étudier pour devenir lui aussi chamane. Même si, il est conscient que le chemin de l’apprentissage sera long, je ressens et remarque dans ces yeux l’étincelle du bonheur et de la fierté de perpétuer les traditions ancestrales qui font son identité. Résolument moderne, ce jeune homme souhaite simplement vivre en accord avec la nature et dans le respect de celle-ci. Ce soir là, je me suis couchée heureuse de savoir que la culture et le savoir Mentawais allaient perdurer.
* Un Sikerei est la dénomination d’un chamane dans la langue Mentawai.